Le burnout, mieux vaut prévenir et guérir
Lucile Carandante - 14.03.2024
Le burnout : un phénomène tellement d’actualité qu’on ne finit plus d’en parler. Le nombre de personnes concernées par cet épuisement est en constante augmentation.
C’est une notion parfois utilisée à tort et trop souvent confondue avec d’autres troubles. Je vous propose donc un petit tour d’horizon de cette notion et des signes avant-coureurs qu’il est bon de prendre en compte pour agir mais aussi des pistes d’actions pour y remédier.
Le burnout : d’où ça vient ?
Le burnout ou syndrome d’épuisement professionnel est un phénomène lié aux conditions de travail. Lorsqu’on parle de burnout, on parle d’un épuisement physique, mental et émotionnel.
Le burnout mêle caractéristiques individuelles (surinvestissement, surengagement, etc.) et facteurs liés à l’organisation du travail (surcharge, pression temporelle, faible contrôle et faible récompense, demandes contradictoires, etc.).
Il est étroitement lié au stress au travail et trouve sa source dans les facteurs de risques dits psychosociaux : charge de travail trop importante, manque de sens au travail, manque d’autonomie et de soutien social, manque de reconnaissance professionnelle, conflit entre ses valeurs et celles de son environnement professionnel, l’insécurité au travail.
De plus, sachez que le trouble d’épuisement professionnel s’inscrit dans la durée. Le burnout se manifeste lorsque nos ressources sont épuisées face au stress quotidien et récurrent que l’on rencontre dans notre vie professionnelle.
Lorsque le burnout vous gagne, trois événements surviennent : vous vous sentez chroniquement épuisé.e (fatigue extrême, le repos qui ne repose plus), vous devenez cynique et vous vous détachez du travail (désengagement envers le travail et détachement avec les collègues), vous vous sentez de plus en plus inefficace dans votre job (dévalorisation de soi, sentiment d’inefficacité).
Le burnout : Les signes qui doivent alerter
Repérer les signes permet de réagir en conséquence et d’éviter d’atteindre le point de rupture.
Si vous vous retrouvez dans cette liste, je vous conseille de consulter un.e psychologue du travail et/ou un médecin qui pourra vous aider dans la démarche diagnostique et le traitement.
Quelques signes avant-coureurs qui doivent alerter :
- Vous ressentez une fatigue excessive et chronique, vous vous sentez « vidé » et manquez d’élan
- Vous avez une difficulté à gérer vos émotions, vous vous sentez irritable, « à fleur de peau », vous avez des sautes d’
- Vous avez des difficultés à vous concentrer et à enregistrer l’information, vous avez la sensation d’avoir la « tête vide », d’être étourdi.e.
- Vous avez le sentiment de plus être aussi performant, efficace qu’avant, vous avez la sensation de ne pas être « au niveau », vous doutez de vos compétences professionnelles
- Vous avez l’impression de perdre pied, de perdre le contrôle, vous vous sentez débordé.e par tout : vos émotions, votre charge de travail, votre fatigue, etc.
- Vous ne trouvez plus de sens dans votre travail, vous vous posez des questions comme « Mais qu’est-ce que je fais là ? » ; vous vous sentez moins motivé.e
- Vous rencontrez des troubles du sommeil : insomnies, réveils nocturnes et vous avez des préoccupations autour du travail qui vous empêchent de vous sentir reposé au réveil ou lors de vos moments de pause
- Vous avez des opinions négatives, une diminution de l’empathie, vous vous isolez, vous sentez que vous manquez d’envie d’aller au travail, vous avez une attitude distante envers vos collègues de travail
- Vous avez la sensation d’avoir mal partout, vous souffrez davantage de maux de tête, de tensions musculaires, de mal de dos ou d’infections virales.
- Vous avez des difficultés à à quitter le travail et à vous déconnecter, vous avez des horaires de travail rallongées.
- Vous êtes constamment préoccupé.e par le travail et il est difficile de décrocher vos pensées du travail.
- Vous notez que votre comportement alimentaire a changé.
Sachez que, ce n’est pas de votre faute et bien souvent vous ne vous en rendez pas compte.
Le burnout : Que faire ?
Si vous rencontrer ces signes, voici quelques pistes d’actions :
- Prenez le temps de vous écouter, faites preuve de bienveillance avec vous-même
- Parlez et échanger avec vos proches de vos difficultés liées au travail et au stress
- Provoquer des échanges avec vos collègues et supérieurs pour trouver des axes d’amélioration des conditions de travail
- Faites des pauses, par exemple prenez le temps de déjeuner et de prendre une vraie pause
- Déconnectez-vous : hors des heures de travail, on éteint son téléphone professionnel, on s’interdit de consulter sa boite mail professionnel
- Réservez du temps pour vous en réalisant une activité physique, sportive ou créative ; ou en allant voir ses proches
- Consulter votre médecin : Un arrêt de travail temporaire peut être nécessaire pour permettre une véritable récupération. Utilisez ce temps pour vous reposer et vous déconnecter des sources de stress.
Enfin, je ne serai que vous conseiller de consulter un professionnel : si l’on se sent dépassé (ou même avant !), il ne faut pas hésiter à consulter votre médecin généraliste ou prendre rendez-vous avec un psychologue, thérapeute, coach spécialisé pour faire le point.
En tant que psychologue du travail, je cherche à comprendre avec vous à mettre en mots votre vécu, vos difficultés avant de vous proposer un travail de réflexion sur votre vécu. Je vous aide aussi à comprendre ce qui a favorisé la mise en place d’un fonctionnement délétère pour soi, vous fournira un soutien, des stratégies d’adaptation et des conseils pour gérer le burnout.
La durée de cet accompagnement ne peut pas être définie à l’avance. Cela est impossible de savoir combien de temps il vous faudra pour aller mieux. La durée moyenne d’un accompagnement varie entre 1 mois et 2 ans.
Ne restez pas seul.e, parlez en.